This interview was done in French and because it’s a language that means a lot to me, I have decided not to translate it.
I might do an English translation someday to compliment the article.
Modèle est née chez moi.
Sa mère s’appelait Maude et elle aussi a une petite histoire: Ma fille Geneviève, qui allait au collège au nord de Laval, m’a dit un jour: “Papa, j’aimerais bien amener des cailles au collège avec moi”. Je lui ai donc demandé ce qu’elle pensait que le propriétaire de l’immeuble allait faire, mais nous nous sommes dit que tant qu’il ne réagirait pas, nous allions essayer de garder les cailles.
Geneviève avait donc avec elle deux cailles, dont la mère à Modèle, qui était une caille qui faisait beaucoup d’excréments. Pendant ce temps-là, ma fille cohabitait avec une fille qui lâchait beaucoup de gaz. Geneviève a donc fait le lien entre son amie, qui s’appelait Maude, et sa caille, qu’elle a donc nommé après elle.
Ma fille a fini ses études depuis et les cailles sont alors de retour chez moi. Pendant ses études, Geneviève a pris de superbes photos où elle se trouve dans un parc avec son ordinateur et on voit les cailles perchées sur son laptop. Les gens venaient la voir et s’inquiétaient du fait que les cailles allaient s’enfuir, mais les cailles allaient se promener et revenaient toujours.
Ce sont des oiseaux un peu plus intelligents que la normale. Dès leur naissance, on voit déjà leur personnalité et c’est comme s’ils naissaient avec tous leurs traits de caractère.
Maude est décédée depuis, et dans la foule de bébés cailles que j’avais, j’en ai aperçu une petite qui m’a fait remarquer qu’il s’agissait du bébé à Maude. À mesure qu’elle grandissait, je voyais que c’était effectivement une caille belge. Les gens qui venaient à la maison avaient aussi remarqué la similarité entre la mère et la fille et s’exclamaient: “C’est Maude, elle!”, à quoi j’ai fini par répondre “Maude, elle… non, mais c’est Modèle!”.
La première fois que j’ai pris Modèle dans les bras, j’ai tout de suite remarqué par son caractère que c’était la fille à Maude.
À la maison, j’ai plusieurs races de cailles et des poules. Nous sommes d’ailleurs en pleine période d’encans. Le prochain encan d’oiseaux aura d’ailleurs lieu le 5 octobre à Clarence-Rockland.
À notre ferme, nous faisons les choses un peu différemment des autres. Par exemple, à l’entrée de ma propriété, j’ai des frigidaires avec un signet indiquant libre-service où les gens peuvent s’arrêter prendre des oeufs en y déposant le montant requis dans un contenant. L’argent accumulé grâce aux oeufs est ensuite utilisé pour payer la nourriture de ces oiseaux. Ce sont des poules auto-suffisantes!
L’élevage de ces oiseaux est ma passion. J’ai encore des séquelles d’une dépression, un burnout – ça fait 8 ans que je suis pris avec ça et voir ces oiseaux, c’est très thérapeutique! Les vendredis, on fait un gros “soignage” pour le weekend et c’est bien! Les gens me disent que c’est beaucoup de travail, mais quand on fait quelque chose qu’on aime, ce n’est pas du travail, c’est une thérapie!
Modèle le sait, elle aussi.
L’autre jour, quand je suis allé fêter le 90e anniversaire de ma mère, j’ai engagé quelqu’un pour venir s’occuper de la maison et des animaux pendant 5 jours et celle à qui j’ai manqué le plus, c’était Modèle. À la maison, Modèle ne monte jamais sur la gallerie, mais lorsque je suis revenu, elle est immédiatement montée dessus pour m’accueillir et c’était un signe qu’elle était très contente de me revoir.
À la maison, Modèle vit dans l’atelier où je travaille. C’est la seule qui dort là! J’ai aussi un paon de 5 ans qui est en liberté et les deux viennent chercher leurs cacahouètes quand je leur dit “Peanut”.
Modèle aussi a 5 ans aujourd’hui et je peux voir qu’elle commence à vieillir. Elle pond maintenant environ deux oeufs par an.
Trop de monde sont pris par l’horaire, les déplacements, le fonctionnalisme… et moi, je fabrique des choses à la maison et je m’occupe des oiseaux. Il faut s’abandonner à quelque chose et ça, c’est ma passion. On peut se créer un environnement idéal en s’adonnant à sa passion. Les gens me demandent souvent pourquoi on est si bien chez moi. Ce n’est pas trop compliqué, c’est parce que moi aussi, je suis bien chez moi. Quand tu as une propriété et qu’aussitôt que tu as un peu de temps, des vacances, tu t’en vas ailleurs, c’est peut-être parce que tu n’as pas grand chose à la maison – tu es là juste pour rester. Par contre, si tu demeures à la maison, que tu développes ta passion et que tu la personnalise, à ce moment-là ça devient une fierté et tu invites les gens à partager ce sentiment. On devrait profiter des vacances pour investir du temps à l’endroit où nous allons passer le restant de notre vie.
La construction des seaux a commencé un peu comme les poules.
Ma fille Geneviève chante des chansons. Si on remonte quelques années jusqu’en 2017 lorsqu’ont eu lieu les inondations, il y a eu deux artistes qui ont créé une chanson pour amasser des fonds pour la Croix Rouge et dont le titre est Un château de sable, un château de sacs. C’est ma fille!
Quand elle avait 12 ans, Geneviève m’avait demandé d’acheter des poules et lorsque j’ai donc commencé à en chercher, j’utilisais des seaux en plastique pour nourrir les oiseaux, ce qui ne marchait pas. J’ai commencé à en construire et j’en suis maintenant à mon 2447e. Ces seaux sont devenus les Seaux GADI – le G pour Geneviève, mais si on le lit de derrière, le IDAG devient “Idée à Geneviève”. Tous mes seaux sont faits avec du bois local, qui est très important pour moi. Certains sont faits avec du bois de pommier, qui est un bois difficile à travailler et dont pas beaucoup de monde va oser à utiliser. D’autres sont faits avec du noyer noir, du noyer cendré, ou du bois de tilleul.